Le e-commerce c’est le secteur qui ne connaît (presque) pas la crise. Chaque année on peut lire les derniers chiffres du marché un peu partout et on se rend compte qu’il existe plus de 50 000 sites en France avec pour but de vendre à des internautes. Alors cette croissance est-elle infinie ? Y a-t-il une date butoir avant laquelle il est conseillé de se lancer ?
Je vous propose aujourd’hui une petite analyse des chiffres publiés chaque année et vérifions ensemble si la rumeur qui court comme quoi 2012 serait la date qui freinerait fortement la croissance du e-commerce en France est fondée ou non.
Chiffres e-commerce
Comme vous le savez donc, le chiffre d’affaires que génère le e-commerce ne cesse d’augmenter d’année en année. Les dernières statistiques datent du 1er semestre 2009 et il était alors de 11,3 milliards d’euros, soit une hausse de 25% par rapport à 2008. Déjà en 2008, ce chiffre d’affaires avait augmenté de 25% par rapport à 2007 et cette croissance dure désormais depuis quelques années comme vous pouvez le constater ci-dessous.
Forcément, un tel marché prouve bien la multitude (voire l’infinité) de concepts et autres niches rentables à exploiter et cela s’en ressent avec les statistiques de création de sites.
En 2008, on comptait plus de 48 000 sites de e-commerce en France. Au 1er semestre 2009, il y en avait plus de 56 000. Et à l’instar du chiffre d’affaires généré, l’ouverture des sites de e-commerce explose d’année en année.
Un dernier chiffre pour convaincre ceux qui douteraient encore du potentiel du e-commerce : en 2009, nous autres internautes français sommes plus de 33 millions à surfer sur la toile et seulement 21,7 millions d’entres nous s’essayent à l’achat en ligne. La croissance du marché s’annonce donc encore intéressante pendant quelques années.
Une évolution, certes, mais jusqu’à quand ?
Pas besoin d’équations ou de théorèmes pour deviner que cette évolution ne sera pas éternelle mais juste de la simple logique.
En effet, plus de 10 millions de consommateurs n’achètent pas encore en ligne, sans parler des Français qui n’utilisent pas encore Internet. Le marché a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, c’est plus de 110 millions de transactions qui ont été réalisées au 1er semestre 2009, soit 35% de plus qu’en 2008 avec en contrepartie une baisse logique du panier moyen de 4 euros passant de 93 à 89 euros.
Ainsi, tout augmente : la CA généré, le nombre d’acheteur et le nombre de commandes. Seul le panier moyen tend à baisser. Mais arrivera un jour où ces augmentations cesseront ou seront largement réduites.
Le nombre d’acheteur est condamné à plus ou moins stagner avec le temps. L’augmentation du nombre de commande est en partie liée au fait que l’utilisation d’Internet ne soit plus un fait marginal mais de plus en plus dans les mœurs et également au fait qu’on peut tout trouver sur le net. Ces changements majeurs se répercuteront moins d’ici quelques années.
Pourquoi 2012 ?
Les prévisions de CA pour l’année 2009 tournent autour de 25 milliards d’euros pour plus de 21 millions de consommateurs avec un panier moyen de 89 euros, comme nous l’avons vu.
Le nombre d’acheteurs va certes grimper mais ne s’envolera jamais : peut-être atteindra-t-il les 25 millions selon les prévisions les plus optimistes d’ici quelques années soit une hausse de moins de 20%.
L’année 2012 n’est pas sorti entièrement au hasard mais est la résultante de toutes les variables mises en relation et l’avis des « experts » sur la question serait que la saturation du marché du e-commerce serait à prévoir entre 2012 et 2015.
Alors quelle conséquence aura cette saturation ?
Monsieur tout le monde s’essaye au e-commerce
Le phénomène qui aide grandement à la croissance ultra rapide du e-commerce est sans conteste le fait que l’entreprenariat paraisse beaucoup plus simple et moins risqué qu’offline et surtout à portée de tout le monde. Il est d’ailleurs très fréquent que des internautes lambda se lancent dans le e-commerce alors que l’idée de créer une entreprise physique ne les aurait pas effleurés.
Ainsi, des personnes pas forcément expérimentées et sensibilisées aux bonnes méthodes de ventes génèrent malgré tout du chiffre d’affaires et pour peu que le secteur ait été bien choisi génère une rentabilité respectable.
C’est ce phénomène qui fait –entre autre– que l’on constate une hausse du nombre de sites de e-commerce chaque année. La plupart de ces sites profitent d’un marché « facile » à exploiter et tirent plus ou moins leurs épingles du jeu.
Un futur composé de gros sites ?
Ainsi, les sites profitent d’un marché à fort potentiel et par conséquent la concurrence est peu rude (bien que nombreuse) par rapport à de la création d’entreprise offline.
Pour résumer de manière plus simple : les sites (l’offre) ne sont pas encore assez nombreux pour réellement combler la demande des internautes.
Imaginons maintenant que le marché arrive à saturation, en 2012 pour être crédule, c’est-à-dire que le fameux cap ou l’offre devient trop importante par rapport à la demande est atteint. Que se passerait-il ?
On peut imaginer de nombreux scénarii et cela ouvrirait sur un long débat. Je vous expose toutefois ma vision des choses :
Le e-commerce autrefois ouvert et accessible à tous devient un métier de plus en plus complexe et « professionnel ». Les business plan à moitié bâclés et l’application de concepts offline sur Internet ne fonctionnent plus aussi facilement qu’avant. Ainsi, le marché se ferme et il devient beaucoup plus compliqué que par le passé pour un nouvel acteur de s’imposer sur un marché.
Par conséquent, le marché qui était autrefois en évolution constante se stabilise et désormais quelques dizaines de sites par secteur monopolisent l’activité d’un marché.
Plus le temps passera et plus ces acteurs se réduiront et au final, sur du long-terme, on arrivera à du e-commerce réservé à des gros sites comparables au marché physique actuel.
Tout ça pour dire que le e-commerce c’est un marché très ouvert et que si vous hésitez encore à créer votre site, il vous reste 3 ans pour vous décider.
Les chiffres de croissance du e-commerce sont très motivants à regarder mais on a tendance à trop souvent comparer les années passées plutôt que de regarder les années futures. Cette croissance unique tout business confondu en temps de crise prouve bien toutes les possibilités existantes sur Internet. Ainsi, que ce soit en 2012 ou en 2015, arrivera forcément un jour où le marché se tassera et peut-être regretterez-vous de ne pas avoir franchi le pas lorsque tout paraissait si simple.
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ca ne nous laisse plus beaucoup de temps pour imposer nos e-commerce 😀
j’ai bien aimé le paragraphe « Monsieur tout le monde s’essaye au e-commerce ». Il manque juste peut-etre une petite phrase disant que pour beaucoup, c’est une désillusion au bout de quelques mois, faute de maîtrise des tenants et aboutissants du e-commerce et du web en général.
Le e-commerce n’est pas un « secteur » mais plutôt un canal de distribution. A ce titre, comme tous les autres, il a ses limites, mais je suis certain qu’il y aura encore de la place pour de nouveaux acteurs immaginatifs dans 20 ans.
Bon article 🙂 Je vais pouvoir indiquer à nos clients qu’il faut prendre le taureau par les cornes et enfin créer leur site ecommerce…
Sinon concernant la courbe elle est classique dans de nombreux secteurs d’activités, croissance importante, et bonnes marges, puis maturité la concurrence devient importante et les marges réduisent…
Mais je suis tout à fait d’accord avec Sylvain et la vente est l’un des plus vieux métiers du monde.. 🙂
Superbibi c’est génial
Il y a beaucoup de sites e commerce qui se créés et beaucoup qui coule. Pour s’imposer aujourd’hui dans le e commerce je pense qu’il faut de gros moyen ou vendre sur des marché de niche.