L’affiliation en France et aux USA

La France est réputée pour sa législation en matière d’Internet qui sert même de modèle à beaucoup de pays, notamment les USA. En contrepartie, il y a bien un domaine où les USA nous surpassent et de manière assez conséquente : la publicité online par exemple et notamment l’affiliation.

En effet, l’affiliation est un concept qu’on doit à Oncle Sam et plus particulièrement à Amazon qui l’a inventé en 1996. Pour la petite anecdote, c’est une illustre inconnue qui a suggéré l’idée au big boss d’Amazon de l’époque, de proposer sur son site Internet à ses visiteurs d’acheter des livres par le biais d’Amazon en échange de quoi elle pourrait toucher une commission. L’affiliation était née.

Par la suite, il faudra attendre 1999 pour qu’Amazon exporte le concept sur le vieux continent et notamment en France où depuis l’affiliation ne cesse de se développer.

Je vous propose une petite comparaison express de l’affiliation aux Etats-Unis et en France afin de voir quels futurs concepts on pourrait éventuellement voir apparaître dans les années à venir ou encore quelle part de marché pourrait représenter l’affiliation par rapport aux autres leviers.

Tout d’abord, quelques chiffres sur l’affiliation en France :

On comptait 32 millions d’internautes en 2008, dont 93% en haut-débit, pour 65 millions d’habitants.

On estime à environ 150 millions d’euros le chiffre d’affaires réalisé par l’affiliation en France en 2009.

Par ailleurs, l’affiliation représente moins de 20% du CA global pour 85% des sites possédant un programme. Ce qui signifie que c’est plus ou moins la source de revenu principale pour 15% des affiliés.

Et pour ne pas se perdre parmi trop de chiffres, on va prendre un exemple concret : imaginons que je possède un site marchand, l’affiliation représentera moins de 20% de mon chiffre d’affaires tout comme 85% des sites marchands utilisant l’affiliation.

Au niveau du taux de transformation moyen rencontré par les sites affiliés, il tourne aux environs de 0,70%.

Voyons maintenant quelques chiffres sur l’affiliation aux Etats-Unis :

On compte 303 millions d’habitants aux USA, parmi lesquels 72,5% d’internautes dont 61,5 millions en haut-débit.

Les entreprises américaines investissent 1,66 milliards chaque année dans l’affiliation et notamment dans la génération de prospects.

Plus de 11% des programmes d’affiliation possèdent plus de 10 000 affiliés. Environ 50% des programmes ont au moins 5 ans d’ancienneté.

L’affiliation représente moins de 20% du CA pour 84% des sites possédant un programme (comme en France donc).

Concernant le CA généré par l’affiliation aux USA, c’est un secret aussi bien garder que l’algorithme de Google et après plus d’une heure de recherche Google et autre Wikipedia, je jette l’éponge ! Si vous avez des chiffres là-dessus, ça m’intéresse.

De manière générale, l’affiliation est un domaine assez nouveau et il existe très peu de chiffres disponibles pour effectuer une comparaison efficace. En fait, aucun organisme ne réalise à ma connaissance des études régulières et poussées sur l’affiliation et c’est un véritable parcours du combattant pour trouver le moindre chiffre ou la moindre statistique.

Je ne m’aventurerai donc pas dans une comparaison hasardeuse ou autre thèse bancale sans fondement. Toutefois, aussi évident que 2 et 2 font 4, les raisons qui font que l’affiliation est plus développée aux USA qu’en France sont premièrement qu’ils l’ont inventé et ont donc un train d’avance sur nous et deuxièmement qu’ils sont potentiellement sept fois plus à surfer sur la toile que nous, rendant le marché beaucoup plus juteux et intéressant.

Quelle conclusion peut on en tirer ?

Tout d’abord, l’affiliation en France commence tout juste à se développer et seuls les internautes les plus curieux s’y intéressent réellement alors qu’aux Etats-Unis elle est ancrée dans toutes les mentalités et constitue un réel pilier dans le monde du web marketing américain.

Ca laisse présager que l’affiliation en France n’est pas qu’un phénomène de mode et qu’elle n’a pas fini de se développer. En résumé, l’affiliation a encore de belles heures devant elle : rappelons que la croissance de l’affiliation en France est de 30% par an depuis quelques années déjà.

Ensuite, concernant les outils que les sites proposent aux affiliés et leurs évolutions, il suffit de regarder ce que propose Amazon (et est le seul à proposer dans la plupart des cas) et de se dire qu’ils seront disponibles chez tous les concurrents dans quelques années. Par exemple le concept des mini boutiques personnalisables est disponible depuis quelques temps pour tous les affiliés Amazon. En réponse à cela, certains programmes développent également des boutiques sur le même thème, comme par exemple FNAC.com.

Par ailleurs, la création de liens trackés est ultra simplifiée chez Amazon grâce à une mini barre qui s’affiche en haut du navigateur avec un bouton « Créer un lien tracké envoyant vers cette page » et vous n’avez qu’à naviguer sur le site d’Amazon et créer vos liens en un clic lorsqu’une page vous intéresse. Là aussi, il y a fort à parier qu’on verra des programmes développer ce type d’outils dans les mois ou années à venir.

Dans tous les cas, et ça se vérifie depuis que l’affiliation existe, Amazon a toujours eu un train d’avance sur tous les autres programmes d’affiliation en France au niveau des outils proposés. Attention je ne fais pas la publicité pour le programme d’affiliation d’Amazon qui rappelons le n’est pas le plus avantageux en terme de durée de vie des cookies et de taux de rémunération. Toutefois, il faut bien avouer qu’en France, la concurrence est assez timide pour le distributeur américain, contrairement aux USA où la concurrence est beaucoup plus rude : l’affiliation ce n’est pas seulement afficher des rémunérations attractives et ça ils l’ont bien compris.

Enfin, sachez que c’est E-Bay qui possède le plus grand réseau mondial d’affiliés.

Pour conclure, une statistique qui montre bien le retard (façon pessimiste de tourner les choses) ou la grande marge de progression qu’il nous reste à faire (façon optimiste de tourner les choses) : en 2006, les affiliés du monde entier se sont partagé la modique somme de 6,5 milliards de dollars. L’affiliation en France représentait alors 2,3% en terme de part de marché, c’est dire le chemin qu’il reste à parcourir.

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